Le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney

La soirée du mardi 4 mai 1971 s’annonce paisible, malgré la présentation à la télévision du premier match de la finale de la coupe Stanley entre les Canadiens de Montréal et les Blackhawks de Chicago.

26 août 1972
26 août 1972

À Saint-Jean-Vianney, plusieurs personnes se préparent pour regarder la partie, d’autres partent pour le quart de minuit à l’usine Alcan d’Arvida, tandis que les enfants dorment déjà à poings fermés. Malgré des bruits d’écoulement souterrain dans le sous-sol de certaines maisons ou l’agitation depuis quelques jours de plusieurs animaux de compagnie, la population n’appréhende aucunement le drame souterrain qui se trame discrètement à son insu. Soudainement, vers les 23 heures, un glissement de terrain sans précédent entraîne la population de Saint-Jean-Vianney dans le drame.

Une nuit tragique

Ce contexte particulier provoque chez cette population hébétée et en vêtement de nuit, l’apparition d’une multitude de sentiments allant de la peur à l’incompréhension. Tout à coup, malgré l’obscurité, on voit une dizaine de maisons disparaître dans une coulée de boue, emportant avec elles les occupants criant de détresse.

Quelques minutes plus tard, les témoins du drame se précipitent en direction du gouffre qui vient de surgir du sol, quand ils constatent que plusieurs maisons poursuivent leur descente au fond du cratère. Les familles alertées par ce vacarme nocturne n’ont que le temps de sortir avant que leur demeure ne s’engouffre elle aussi. Au petit matin, la police, les survivants, les journalistes et les curieux constatent avec stupéfaction la gravité et l’ampleur du cauchemar qui vient de se dérouler dans la nuit. À ce moment, les recherches officielles de survivants ne font que débuter. Depuis 24 heures, la nouvelle a fait le tour du monde et les condoléances arrivent de partout. Le bilan officiel des victimes s’alourdit d’heure en heure et l’inquiétude par rapport à de nouveaux glissements reste palpable.

Le 5 mai 1971

Dans la journée du 5 mai, les premières mesures de la part de la Sécurité publique débutent sur le lieu du sinistre et visent particulièrement les soins immédiats à promulguer aux sinistrés. Les prochains jours et les semaines suivantes, un public toujours grandissant continue de suivre avec intérêt le sort des familles et des sinistrés de Saint-Jean-Vianney. Le bilan officiel fait mention d’au moins 31 victimes et d’une quarantaine de maisons englouties. Selon le maire de l’endroit, M. Lauréat Lavoie, un premier calcul démontre que les pertes matérielles s’élèveraient à environ deux millions de dollars.

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Tiré d’une publication sur le glissement de terrain de Saint-Jean-Vianney en 1972.

Le fonds de secours aux sinistrés de Saint-Jean-Vianney se met immédiatement au travail en communiquant avec les compagnies, les industries, les regroupements de professionnels et les institutions financières afin de demander une contribution au fonds de leur part. Avant de prendre racine dans un autre lieu, les sinistrés doivent, en attendant, vivre à l’intérieur de roulottes et de  maisons mobiles aménagées dans des villages de fortune. Au début du mois de septembre 1971, une firme spécialisée commence le travail de déplacement des maisons. Elle utilise un attirail de deux plates-formes d’environ 50 tonnes pouvant transporter un poids variant entre 160 et 200 tonnes et servant au déplacement des deux cents maisons récupérables de Saint-Jean-Vianney.

Une nouvelle vie commence pour les sinistrés…

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